Vingt-quatre jeunes animateurs du réseau salésien à Calais, pour parler migrations


Fin octobre, 24 jeunes du réseau Don Bosco Youth Net venus de Malte, d’Espagne, d’Italie, d’Autriche, de France et de Belgique se sont retrouvés à la communauté des sœurs salésiennes (FMA) de Guînes, non loin de Calais. Dans le cadre du projet « Young Pilgrim of Hope », il s’agissait de la deuxième étape de ce pèlerinage commencé en Espagne sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

A chaque étape, sa voie de pèlerinage et sa thématique pour former les jeunes animateurs du réseau salésien à travers l’Europe aux défis actuels (interculturalité, inclusion, environnement et engagements civiques) afin de susciter des actions concrètes dans chaque pays.
Pourquoi ce second séminaire à Calais ? Calais, c’est le point de fixation des migrants qui désirent traverser vers l’Angleterre, poussés toujours plus vers le nord après des parcours de plusieurs milliers de kilomètres et de mois, voire d’années, pour un rêve : celui d’être légalisés, de pouvoir étudier et de travailler.

Depuis le mois de janvier 2024, ce sont 29 878 migrants qui ont traversé la Manche sur des embarcations de fortune, en prenant de plus en plus de risques.
2024, c’est aussi l’année la plus meurtrière pour ces mêmes migrants : plus de 60 ont disparu en mer, souvent dans l’indifférence pour ceux qui ne les connaissent pas, souvent avec un sentiment d’impuissance pour ceux qui travaillent à leur côté chaque jour.

Alors, le temps de ce week-end sur le thème de l’inclusion, les participants ont pu appréhender la question de la migration en l’humanisant. Pour chacun des jeunes présents, les migrants sont devenus des visages, des paroles, des jeux et des instants de vie partagés. Et ce, grâce à un jeu de rôles qui les a mis dans la peau de migrants, des témoignages de travailleurs sociaux se dédiant aux personnes exilées et à un après-midi à les côtoyer au centre du Secours catholique implanté non loin des plages ; les femmes et enfants d’un côté et les hommes et jeunes garçons de l’autre.

En moyenne, ce sont 400 à 500 personnes qui s’y retrouvent trois fois par semaine pour trouver de la nourriture, se doucher, laver leur vêtement, prendre un café, recharger les téléphones, trouver de l’aide pour leur droit face aux violences policières, à leurs papiers, trouver des médecins pour soigner leur blessure dans ce qui ressemble à un hôpital de campagne, être écoutés …. et quand le temps est clément, demander des sachets plastiques. Les leur donner, c’est savoir qu’ils vont tenter la traverser le jour même et risquer leur vie…

« Ces journées à Calais ont été très intenses, un véritable contraste d’émotions. Voir de ses propres yeux ce que vivent les migrants n’était pas facile, mais il était très important de comprendre comment ces personnes survivent et ce qu’elles traversent chaque jour. Faire la connaissance des bénévoles qui aident ces personnes en fuite a été merveilleux et intéressant. En discutant avec eux, j’ai beaucoup appris, sans parler de la merveilleuse compagnie de toutes les personnes qui font partie du réseau Don Bosco Youth Net. C’était une de ces expériences pleines de gens et de moments que vous n’oublierez jamais« , a témoigné Pietro, au terme de ce rassemblement.

Marie VAILLANT, FMA

–> Pour en savoir plus, ce documentaire Calais-Douvres, l’exil sans fin, produit par la chaîne LCP-Assemblée nationale.