Photo : Geoffrey Laurent et sa famille, à Lourdes.
Geoffrey Laurent a sillonné la France pendant un an avec sa femme et ses deux enfants. Objectif : susciter des projets de patronages au service de la jeunesse. De son heureux compagnonnage avec Don Bosco, il en a fait un livre entraînant : « Moi, Don Bosco… » (Yeshoua Éditions).
Geoffrey Laurent, vous avez 38 ans et vous venez de publier un livre sur Don Bosco. D’où vous vient cette proximité avec le grand saint de Turin ?
Geoffrey Laurent : Il y a près de 25 ans, j’ai ressenti un appel à me dédier à la jeunesse. J’ai trouvé une grande inspiration auprès de deux saints que j’affectionne particulièrement : Don Bosco et saint Philippe Neri. De septembre 2022 à juin 2023, notre famille a entrepris un tour de France en camping-car pour soutenir le renouveau des patronages, partageant notre expérience avec chaque paroisse qui nous accueillait. Nous avons vu de magnifiques fruits se développer au sein des patronages et désirions les partager. Saint Jean Bosco a été notre compagnon de route durant ce tour de France : dans notre véhicule, nous transportions ses reliques, confiées par notre paroisse, et les proposions à la dévotion des fidèles. Chaque rencontre était l’occasion d’échanger sur sa vie, et de transmettre ses intuitions éducatives. Tout au long de cette aventure, j’ai approfondi ma connaissance de sa pédagogie, de sa vie et partagé ses enseignements aux personnes qui nous accueillaient.
Qu’est-ce qui vous a enthousiasmé pour écrire « Moi, Don Bosco… » ?
Le dernier jour de notre tour de France, en juin 2023, nous avons été accueillis dans une paroisse de Loire-Atlantique. Celui qui est devenu mon éditeur, Bertrand Lethu, y est investi comme fidèle. Enthousiasmé par la soirée de témoignage que nous avons vécue là-bas (cette paroisse ouvre d’ailleurs un patronage en septembre 2024 !), et lui-même très touché par la figure de Don Bosco, m’a suggéré de transmettre ses intuitions éducatives dans un livre, mais avec une approche très vivante, en faisant dire « Je » à Jean Bosco. Ainsi, nous aurions la sensation que l’éducateur s’adresse à nous depuis le Ciel ! Porté par notre tour de France au cours duquel j’ai souvent parlé de Don Bosco, j’ai été enthousiaste à l’idée de contribuer, par ce projet de livre, à diffuser son héritage auprès des parents, éducateurs et enfants.
Dans cet ouvrage grand public, facile à lire, Don Bosco nous dévoile comment chaque rencontre l’a aidé à appréhender l’amour de Dieu et l’a conforté dans sa vocation de sainteté, qu’il s’est efforcée de transmettre à ceux que le Seigneur lui confiait.
En acceptant de relever le défi d’écrire ce livre, mon objectif était de rester fidèle à sa pédagogie et d’honorer l’héritage des salésiens qui, depuis des décennies, continuent d’accompagner des enfants partout dans le monde. Bien que je ne sois pas un salésien, en tant qu’ami de Don Bosco et après plusieurs années dédiées au service des jeunes, j’ai été profondément influencé par sa méthode éducative et les enseignements de mes frères salésiens. À l’instar de Don Bosco qui s’est consacré à ce que chacun de ses jeunes dispose des moyens nécessaires pour atteindre le but de notre vie, j’ai voulu partager certains de ses enseignements. Ces trésors, inestimables en son temps, demeurent pertinents et précieux pour nous et nos enfants aujourd’hui.
Vous êtes un fervent défenseur des patronages. Pouvez-vous nous dire ce qui vous porte et vous plaît dans les patronages ?
Effectivement, depuis plus de 15 ans, j’essaye, à ma petite échelle, de participer à ce renouveau des patronages en France. Tout d’abord en étant moi-même directeur de patronage dans le sud de la France, entre Marseille et Toulon. C’est à cette occasion que j’ai vu l’importance de répondre aux besoins des jeunes, des familles, l’importance de recréer des lieux de joie où les uns peuvent se mettre au service des autres. Cet appel à rouvrir des patronages est pour moi devenu évident en lisant le pape Benoît XVI : il nous invitait à rouvrir des lieux de charité dans chacune de nos paroisses pour que les uns puissent se mettre au service des autres. Au patronage, enfants comme adultes ont la possibilité de se mettre au service des autres.
À l’époque de Don Bosco, les enfants dans la rue n’avaient pas de quoi manger, pas de temps pour jouer et pour découvrir les trésors de la foi. Le fondateur des Salésiens est venu répondre à ces attentes et bien plus encore. Alors, si on veut se mettre à l’école de ce « père et maître de la jeunesse », comme l’a nommé le pape Jean-Paul II, nous essayons de répondre aux besoins d’aujourd’hui : les jeunes ont toujours besoin de jouer, d’aide pour apprendre, d’occasions pour découvrir les trésors de la foi et pour expérimenter la joie de se mettre au service des autres.
Voilà ce qui m’a donné envie de me donner toutes ces années !
Par notre petite présence, souvent maladroite, nous essayons de témoigner de l’amour infini de celui qui nous envoie. Les fruits sont multiples, et il faudrait un livre entier pour pouvoir en parler. Mais, en quelques mots, je dirais que beaucoup de jeunes reprennent confiance en eux et confiance en la vie. Ils découvrent la joie de partager et de servir, et le trésor inestimable de se sentir aimés de Dieu. Grâce au contact qu’ils nouent avec des frères, des sœurs et des prêtres qui témoignent de cet amour de Dieu, nombre d’entre eux font une démarche de foi, demandent le baptême ou un sacrement. Pour moi, le patronage c’est une porte extraordinaire de l’église à côté de l’église, qui peut mener à l’Église !
Propos recueillis par Marie-Hermine GAY
Le livre « Moi, Don, Bosco… », de Geoffrey Laurent est publié aux éditions Yeshoua. Cette maison d’édition catholique publie, en même temps, la Neuvaine pour nos enfants avec Don Bosco.