Haïti, Birmanie, Tchad : un Salésien et une Salésienne parmi les trois invités de la « Nuit des témoins » de l’Aide à l’Eglise en détresse (AED)

Connaissez-vous la Nuit des témoins, qui est passée cette semaine par Saint-Germain-en-Laye, Lyon, Nice, Lille et Paris, et qui a été retransmise en direct sur la chaîne KTO vendredi soir ? Organisé par l’ONG Aide à l’Eglise en détresse (AED), cette soirée permet de faire mémoire de ceux qui, dans le monde, sont persécutés en raison de la foi en Jésus Christ.

La veillée est ponctuée de témoignages, de chants et de méditations, on y prononce aussi les noms des chrétiens (prêtres, religieux et religieuses) tués dans l’année, tandis que leurs portraits sont portés en procession jusqu’à l’autel. Créée en France, la « Nuit des témoins » est désormais également organisée dans d’autres pays, comme l’Espagne, le Mexique, la Croatie, la Belgique ou les États-Unis.
Pour cette 14e édition, l’AED a convié trois « témoins », un évêque du Tchad, une salésienne de Don Bosco d’Haïti et un salésien de Don Bosco de Birmanie.

Sœur Marjorie Boursiquot, religieuse salésienne haïtienne de 35 ans, est actuellement étudiante en sciences de l’éducation à Rome depuis 2019, mais retournera dans son pays l’an prochain. Elle a rejoint les salésiennes de Don Bosco à l’âge de 20 ans. « J’ai choisi cette congrégation car elle promeut la joie et une proximité avec les enfants dans le besoin », témoigne-t-elle dans un article publié dans le quotidien La Croix. Sœur Marjorie a été aide-directrice d’une école primaire à Ouanaminthe, une ville dans le nord-ouest d’Haïti. Elle a également encadré les activités extrascolaires pour les enfants, notamment ceux de l’orphelinat de la ville. « Ces enfants se trouvent bien chez nous. Et moi, je trouve ma joie en étant au milieu des plus démunis », explique-t-elle. Depuis Rome, elle a vu ces derniers mois un climat de grande insécurité s’installer dans son pays. Dans son témoignage, elle évoque cette violence qui gangrène son pays et qui s’attaque désormais à l’Eglise.
Sur la vidéo produite par KTO, le témoignage du sœur Marjorie se situe autour de 1 heure et 23 minutes.
Sœur Marjorie a également été reçu sur le plateau TV de KTO, émission que l’on peut retrouver sur le site des soeurs salésiennes d’Haïti.

Le père David Michael de Penha, prêtre birman de 49 ans, est lui originaire du diocèse de Mandalay, mais est aujourd’hui exilé dans le diocèse de Wichita, au Kansas (États-Unis). Entré au petit séminaire salésien en 1987, il a été ordonné prêtre salésien de Don Bosco le 17 janvier 2004 à Aniasakhan. Il a aussi été vice-recteur du séminaire Saint Jean Bosco en 2005-2006. Son leitmotiv, il le tient de saint Jean Bosco : « Être un bon chrétien, c’est être un bon citoyen », dit-il, dans un témoignage publié par le site eglise.catholique.fr. Et pour lui, être un bon chrétien, cela passe aussi par l’engagement. À distance, depuis les Etats-Unis, il a alors mis en place des formations en ligne sur YouTube pour les laïcs birmans, où il enseigne des cours de « leadership ». L’objectif ? Que les citoyens chrétiens birmans, souvent analphabètes, deviennent eux-mêmes des relais pour affronter le pouvoir.
Dans son témoignage, il relate la discrimination systématique dont les chrétiens sont victimes depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire en 2021, et notamment les derniers actes commis par la junte militaire à Char Than (nord-ouest de la Birmanie. Les chrétiens, minorités en Birmanie, sont discriminés et persécutés.
Sur la vidéo produite par KTO, le témoignage du père Daniel se situe autour de la 54e minute.
L’hebdomadaire La Vie a également consacré un sujet au père Daniel.

Benoit DESEURE

Plus d’infos sur cette soirée et sur l’AED : site de l’Aide à l’Eglise en détresse.