Dans le cadre du 79e anniversaire de la capitulation allemande du 8 mai 1945, les élèves de 4e et 3e « passeurs de mémoire » du collège Immaculée-Conception, l’une des deux maisons salésiennes de Bailleul (Nord), ont présenté une exposition dans le hall de l’hôtel de ville, en présence notamment d’Anthony Gautier, maire, et de Patrick Kanner, sénateur du Nord.
En dehors des cours
Accompagnés de trois professeurs de l’établissement, la trentaine d’élèves volontaires se réunit en dehors des cours à raison d’une fois par semaine pour travailler la mémoire de la Shoah et la transmettre autour d’eux, notamment aux autres élèves et à leurs proches. « Tous les textes présentés viennent des élèves, ainsi que la majeure partie des illustrations« , précise avec fierté David Bernard, l’un des enseignants accompagnant le groupe.
La rafle du 11 septembre 1942
Charles et Maximilien, 2 enfants juifs cachés à Bailleul
Ce travail de mémoire est loin d’être terminé. Après un voyage en Pologne sur les lieux de déportation et d’extermination en février dernier, les élèves s’attachent désormais à retracer le parcours de Charles et Maximilien, 2 enfants juifs cachés à Bailleul, d’abord dans une ferme puis à l’orphelinat de la ville. Fin mai, des pavés de la mémoire vont être posés à Lille devant la maison où les parents de Charles et Maximilien ont été raflés. A cette occasion, les passeurs du collège vont lire des biographies qu’ils ont rédigées à partir de la consultation des archives départementales. Et le 8 juin, ils investiront le musée de la vie rurale de Steenwerck pour présenter et témoigner de leurs découvertes par des mises en scène qu’ils ont créées, en présence notamment de Lili Leignel, déportée, survivante des camps et infatigable témoin de la Shoah.
Ne pas oublier. Transmettre. Deux principes que les passeurs de mémoire ont à cœur de faire rayonner autour d’eux : « Avec les projets et les nombreuses visites, on découvre beaucoup de choses qu’on ne savait pas avant. On essaye de se mettre à la place des juifs déportés et là on se dit qu’on a beaucoup de chance… On se dit qu’il ne faut surtout pas que ça recommence…« , conclut Lison, élève de 3e et passeur de mémoire.
Nicolas BOGAERT