A la rencontre de Syrak, salésien d’Ethiopie désormais en France pour étudier la théologie

Né en 1993 en Éthiopie, le frère Syrak Kahsay Awala a prononcé ses premiers vœux en tant que salésien de Don Bosco en 2014. Installé à Paris à la Maison provinciale depuis la rentrée, il étudie le français et la théologie.

DBA : Syrak, comment êtes-vous devenu salésien de Don Bosco ?
Chez moi, il y a beaucoup de catholiques, et du côté des familles de ma mère et de mon père, il y a des prêtres diocésains.
Les salésiens de Don Bosco sont présents : à l’Oratoire, ils enseignent et s’occupent des plus jeunes. De temps en temps, j’allais à l’Oratoire, pour jouer avec mes amis, regarder un film, etc. Et le cousin de ma mère, Petrus, est salésien.
J’avais envie de devenir comme les autres frères que je voyais. De temps en temps, j’avais la possibilité de lire des choses sur Don Bosco, je n’étais pas loin de l’esprit salésien. Et puis, entre mes dix et treize ans, j’allais souvent à l’Église pour servir la messe : j’avais la possibilité de voir chaque année les ordinations de salésiens, cela m’a touché et décidé de les rejoindre.

DBA : Y a-t-il beaucoup de catholiques en Éthiopie ?
Nous sommes minoritaires; la majorité des chrétiens éthiopiens est orthodoxe. Les catholiques sont surtout présents dans le nord du pays. Une partie de ma famille est catholique, avec certains membres qui sont religieux.
La région du Tigré est en guerre depuis toujours : mon grand-père et mon père ont connu le pays en guerre. Ma famille, qui était dans la région du Tigré, est aujourd’hui réfugiée dans la région d’Amhara.
Les salésiens sont toujours présents en Éthiopie. La situation est difficile mais l’évêque apprécie beaucoup ce que les salésiens font sur place : avec les autres religieux, ils étaient les premiers à agir (ils ont beaucoup travaillé avec le Programme alimentaire mondial).

DBA : Qu’est-ce que vous aimez chez Don Bosco ?
Ce n’est pas facile de répondre ! Mais ce que j’aime, c’est sa pédagogie envers les jeunes. La spiritualité salésienne m’inspire pour être quelqu’un de bon et utile pour les jeunes, et pour progresser moi-même. La spiritualité salésienne nous aide à accomplir notre vocation chrétienne : grâce à elle, on peut facilement devenir saint. C’est ça l’objectif !

–> A lire aussi : Éthiopie : les salésiens viennent en aide aux habitants victimes de la guerre

DBA : Pourquoi venir en France ?
L’histoire des catholiques en Éthiopie est diverse. Chez moi, les premiers missionnaires étaient français ; dans un village près de chez moi, tous les habitants sont catholiques, et on y trouve une bibliothèque créée par ces missionnaires, et des livres en français !
Je me suis intéressé à ces missionnaires, et en 2017, ma province m’a proposé d’aller au Cameroun afin d’y faire une expérience missionnaire et apprendre le français. J’ai passé quatre mois au Cameroun, de fin 2018 à début 2019. Puis je suis rentré en Éthiopie, et j’avais vraiment envie de continuer à apprendre le français, et de vivre quelque chose avec cette langue. Aujourd’hui installé à Paris, je vais faire mes études de théologie pendant quatre ans. J’ai prévu de faire ma théologie en France, de m’occuper des jeunes un temps avant de rentrer en Éthiopie.

DBA : Comment se passe la vie avec les frères ?
Quand on va vivre dans un autre pays, il y a des difficultés (langue, etc) mais c’est une expérience enrichissante. Tous les frères sont accueillants.

DBA : Quel est votre saint préféré ?
Saint François de Sales.

Propos recueillis par Blandine Lelté